" Lorsque nous avons cherché une base pour nous rapprocher de nos marchés
au Moyen-Orient et dans le sud-est asiatique, nous avons hésité entre Dubai et
Singapour. Le choix n’était pas évident, mais nous avons finalement opté pour
Dubai en raison de l’importance du contact humain au Moyen-Orient. Après avoir
testé plusieurs formules, nous sommes maintenant installés dans la zone franche
de Jebel Ali, qui nous sert de plate-forme marketing pour l’ensemble de l’Asie.
" Patrick Feildel, manager de Nobilis MEO (Middle East Office), éditeur de
tissus haut de gamme pour l’ameublement, a vécu deux ans à Dubai. Contraint de
revenir en France pour assurer l’avenir de ses enfants, il fait désormais la navette
entre les deux pays. La vie sur place, il en connaît les avantages et les inconvénients,
les bons et les mauvais côtés. Mais pour lui, Dubai reste, sans hésiter, l’endroit
le plus adapté pour travailler dans cette partie du monde.
" Au départ je me suis installé, avec armes et bagages, dans une villa
de Dubai, qui me servait également de show-room. Ce n’est pas le marché local
qui justifiait cette implantation, mais la proximité géographique de tous les
pays du Golfe. La présence est essentielle dans cette région où les clients
veulent vous connaître physiquement. Au début, ils vous font venir uniquement
pour vous voir. Ils vous offrent le thé, vous font parler, mais il ne se passe
rien. Et puis tout d’un coup, sans raison apparente, ils se décident. Et là
il faut aller très vite. Actuellement, par exemple, je travaille pour le prochain
congrès des Etats du Golfe, qui se tiendra au Koweït. J’y suis déjà allé trois
fois et je dois me tenir prêt à y retourner à la moindre sollicitation. "
Patrick Feildel n’avait pas attendu son installation à Dubai pour comprendre
la mécanique des affaires au Moyen-Orient, mais la vie sur place lui a permis
d’affiner sa compréhension des mentalités locales, de mieux appréhender l’organisation
de la société, les lois non écrites du commerce. " Comme il n’y a pas vraiment
de règle, on trouve beaucoup d’intermédiaires : avocats, conseils juridiques
et surtout sponsors. Ce n’est pas forcément une bonne formule, surtout si vous
vous déplacez beaucoup. Vous êtes en effet obligé d’avoir recours à votre sponsor
à chaque fois que vous souhaitez obtenir un nouveau visa. S’il est parti sur
la côte en France, comme cela arrive régulièrement, vous êtes cloué à Dubai.
C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons finalement opté pour la zone
franche de Jebel Ali. Notre sponsor c’est le gouvernement, tout simplement.
Certes, il ne faut pas être trop pressé pour obtenir ses papiers, la notion
de temps dans cette région est très différente de la nôtre, mais si vous êtes
respectueux des façons de faire, tout se passe bien et coûte moins cher. "
L’autre raison pour laquelle Nobilis a choisi la zone franche de Jebel Ali
est stratégique. " Pour nous, il s’agit avant tout d’une plate-forme marketing
pour l’Asie, nous n’avons donc pas besoin d’être présents en permanence dans
l’émirat. " La zone offre par ailleurs l’avantage d’être un lieu d’échange
permanent avec certains pays difficiles d’accès, comme l’Iran ou les nouvelles
républiques issues de l’éclatement de l’Union Soviétique. On y trouve toutes
les facilités pour effectuer des transactions, notamment des banques "
plus ou moins modernes, mais toujours efficaces. "
Côté vie quotidienne, Patrick Feildel ne cache pas le plaisir qu’il a éprouvé
à vivre à Dubai. " La vie sociale est très agréable, pas du tout stressante.
Les locaux sont très gentils, bien éduqués et très respectueux des usages. Vous
pouvez laisser votre voiture ouverte en permanence, personne ne viendra vous
voler le moindre objet. Il faut cependant savoir que les Dubaiotes ne représentent
guère plus de 20 % de la population, les autres sont des étrangers, essentiellement
issus du sous-continent indien. " Un regret toutefois : la modestie des
structures à l’usage des francophones. " Il y a une seule école de langue
française qui va jusqu’à la terminale. Les conditions de travail sont exceptionnelles,
mais l’ambiance est un peu trop relax. C’est ce qui m’a conduit à rentrer en
France. Cela dit, l’environnement anglophone est très intéressant pour les enfants
qui deviennent rapidement bilingues. "
Patrick Feildel
Responsable Export Moyen-Orient et Asie
Nobilis