UNE GRANDE STABILITÉ POLITIQUE
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Evolution et moteurs de la croissance

La Malaisie qui avait subi de même que les autres pays de la région la récession de la période 1984-1986, a encore enregistré à la fin de l’année passée, un taux de croissance très élevé. Après avoir augmenté de plus de 8,8 % l’an en moyenne durant la période 1988-1994, le produit intérieur brut de la Malaisie qui en terme réel, avait augmenté de 9,5 % en 1995, et de 8,2 % en 1996.

Malgré ce léger ralentissement voulu et programmé de son taux de croissance qui reste quand même plus élevé que ceux enregistrés par ses plus proches pays voisins, la Malaisie a pu conforter sa place de deuxième économie de la région en termes de richesse par tête après Singapour.

Forces et Faiblesses de l’économie malaise

Forces

L’un des principaux atouts économiques de la Malaisie est constitué par sa forte croissance, soutenue par un niveau d’investissement annuel correspondant à 35 % du PNB.

Le dynamisme économique de ces dernières années a fait chuter le taux de chômage qui était de 8,8 % en 1986 à 2,6 % en 1996, faisant de la Malaisie une économie de plein emploi, et réduisant les écarts sociaux et les tensions inter-ethniques.

Dans le même ordre d’idée, il faut souligner l’importance de la stabilité politique dans la réussite économique d’un pays où les décisions libérales et pragmatiques du gouvernement ont joué un grand rôle. Cette stabilité est d’ailleurs assurée pour les prochaines années puisque le premier ministre, au pouvoir depuis 1981, a été confirmé en mai 1995 dans ses fonctions pour cinq années, après des élections qui ont vu le triomphe du parti au pouvoir.

Enfin, il faut souligner la rapide industrialisation du pays, permise par une politique basée sur le développement des exportations et l’ouverture aux investissements étrangers fortement capitalistes et à transfert technologique. Ainsi, la Malaisie, dont les richesses naturelles (caoutchouc, pétrole, huile de palme...) sont considérables, a en dix ans diversifié sa production nationale et ses exportations de manière considérable. Les produits manufacturés représentent en effet maintenant près de 35 % du PIB et plus de 80 % des exportations de la Malaisie.

Fragilités

Une grande partie des fragilités de la Malaisie résulte du succès économique du pays dont notamment son dynamisme et sa forte croissance. La croissance économique est telle que de nombreuses voix s’élèvent en Malaisie pour mettre le gouvernement en garde contre les risques de surchauffe de l’économie qui, en raison d’une augmentation trop rapide de la demande et de la consommation sur le marché domestique, a notamment entraîné de fortes tensions sur les prix à la consommation, qui restent cependant officiellement contenus dans des limites raisonnables (+ 3,6 % en 1996). Le ralentissement de la croissance en 1996 a en partie rassuré les milieux économiques d’autant que le gouvernement semble bien décidé maintenant à freiner la consommation domestique.

Les investissements

Avec un taux réel de croissance de son PIB de 8,5 % en 1996, la Malaisie a enregistré pour la neuvième année consécutive, une expansion supérieure à 8 % en raison notamment d’un très vigoureux développement de son secteur industriel qui, sur la période 1988-1995, a connu une augmentation moyenne de plus de 18 % l’an et représente désormais plus du tiers du PIB du pays contre à peine 20 % en 1980.

Pour une large part, cette performance s’explique par un environnement extérieur favorable mais aussi par un afflux sans précédent d’investissements étrangers au cours de ces cinq dernières années.

Attirés par la mise en oeuvre dès 1986, d’une réglementation relativement libérale en matière de prises de participation et de contrôle des changes ainsi que par une importante panoplie d’incitations fiscales des plus compétitives par rapport à celles des pays voisins, les investisseurs étrangers semblent avoir également été sensibles à la très grande stabilité politique de la Malaisie, à la bonne qualité de ses infrastructures en voie de constante amélioration ainsi qu’à un taux de change compétitif et à l’existence d’une main-d’oeuvre devenue rare (à 2 % de la population active, le taux de chômage est uniquement frictionnel) mais relativement bien formée et parlant l’anglais.

Pour l’essentiel, ces capitaux étrangers ont été investis dans des secteurs industriels tournés vers l’exportation (produits électroniques et électriques, industries pétrolières et chimiques) par des sociétés originaires du Japon, de Taiwan, des Etats-Unis et de Singapour, nations qui sont respectivement les quatre premiers investisseurs étrangers en Malaisie.

Les investissements français en Malaisie sont d’un niveau modeste

S’agissant de la France, l’importance de sa présence directe en Malaisie, demeure tant en valeur absolue que relative, difficile à appréhender en l’absence de toute statistique fiable susceptible d’en rendre réellement compte. Il n’en reste pas moins que la présence économique française en Malaisie est encore modeste tant en valeur qu’en volume.

L’accueil des investissements étrangers

Les entreprises conjointes avec les étrangers sont favorisées par les autorités malaises, qui considèrent qu’elles sont le meilleur vecteur d’acquisition de transferts de technologie et de savoir-faire. En effet, la Malaisie est consciente des progrès qu’elle doit encore réaliser et se rend compte de l’intérêt économique et industriel que représente ce type d’investissement.

Pour autant, les étrangers qui souhaitent investir en Malaisie, sont tenus de respecter certaines règles assez strictes en matière de répartition du capital.

Les investissements étrangers d’un montant inférieur à cinq millions de FF, avec un personnel ne dépassant pas 75 personnes sont totalement libres. Au-delà, ils sont soumis à une procédure d’autorisation préalable. Le régime le plus favorable est accordé aux investisseurs qui réexportent plus de la moitié de leur production. Si l’investissement est destiné au marché local, le partenaire étranger sera minoritaire. Les " Bumiputeras " (en malais : "fils du sol") se voient dotés de 30 % des parts, les autres Malais, 40 % et les étrangers, 30 %.

Par ailleurs, de nombreuses aides fiscales sont accordées aux investissements industriels dès lors qu’ils répondent à certains critères.

Secteurs porteurs, concurrence et présence française

Face à l’élévation du niveau industriel du pays, la Malaisie entend désormais privilégier les investissements à forte valeur ajoutée, ceux porteurs de transferts de technologie, ceux assurant la formation technique du personnel et enfin ceux utilisant les matières premières locales.

Les principaux secteurs porteurs en Malaisie sont les suivants :

  • automobile, pièces détachées et fournitures (accord Citroën/Proton pour la fabrication du 3ème véhicule national)
  • équipement médical et produits pharmaceutiques
  • industries mécaniques
  • matériels électriques pour les utilités, l’industrie et le tertiaire
  • emballage, conditionnement, mesures
  • nouveaux matériaux et techniques de construction
  • fournitures et équipement pour l’industrie pétrolière et parapétrolière
  • matériels télématiques, réseaux, multimédia
  • arts de la table
  • luminaires
  • articles et équipement de sport
  • accessoires de mode
  • parfumerie/cosmétiques

Les entreprises françaises qui cherchent à développer leurs affaires en Malaisie sont confrontées à un environnement extrêmement concurrentiel. En effet, ouvert sur l’extérieur, le marché malais est aussi très concurrentiel en raison de la présence des principaux fabricants mondiaux (Japonais, Américains et Européens) et de la pénétration croissante d’entreprises des nouveaux pays industrialisés (Taiwan, Corée du Sud) et, dans une moindre mesure, de la République Populaire de Chine et de l’Inde.

Présence française

En ce début d’année 1997, 211 sociétés françaises sont implantées de façon permanente en Malaisie.

Ces unités sont généralement de petites structures : en effet, 60 % d’entre elles emploient moins de trente salariés et seulement 7 % plus de 300. Elles sont implantées majoritairement dans la région proche de Kuala Lumpur (84 %) et ont pour l’essentiel des activités purement commerciales. La réglementation locale les a fait cependant opter pour le statut de société de droit local (80 %), de préférence à celui de bureau de représentation (20 %).

Statistiquement, leur répartition entre les différents secteurs est assez équilibrée : 33 % d’entre elles exercent leur activité dans les services, 22 % dans les biens de consommation et 45 % dans le BTP, les produits industriels et les biens d’équipement. Toutefois, en sélectionnant les implantations véritablement significatives, on constate une nette concentration autour de quelques secteurs principaux :

  • l’électronique
  • le secteur pétrole et gaz
  • la filière caoutchouc
  • l’industrie automobile
  • les services financiers

Au total, la présence économique française est encore modeste, mais a connu au cours de ces trois dernières années un développement important (+ 80 % en nombre d’entreprises). Le développement est axé essentiellement sur une stratégie de pénétration du marché local et international. Les quelques investissements de délocalisation sont liés à des rachats ponctuels (Thomson /RAC) ou bien limités à certains produits (caoutchouc) pour lesquels les avantages comparatifs ne semblent plus nettement établis par rapport à certains pays de la région.

Les accords bilatéraux franco-malais

La France et la Malaisie sont convenus de coopérer dans plusieurs secteurs :

  • les télécommunications
  • les transports
  • la coopération sur pays tiers (ex-Indochine, Philippines, Chine, Indonésie, Afrique du Sud). Dans ce cadre, les deux parties favorisent le rapprochement d’entreprises françaises et malaises pour le suivi de certains projets dans les pays considérés.

Conseils pratiques et recommandations particulières

Rôle et complémentarité des différents partenaires

En raison des particularités que présentent les 13 Etats de la Fédération, tant au niveau des ressources que de la consommation, le choix d’un agent ou d’une société de commerce doit se faire en fonction de l’importance de leur réseau mais aussi en fonction, pour les sociétés locales, de leur appartenance ethnique.

L’économie

La Malaisie est depuis longtemps un producteur et exportateur de premier rang de matières premières et denrées telles que le caoutchouc naturel, l’huile de palme, le cacao, le bois, le poivre et l’étain, ainsi qu’un exportateur net de pétrole et de gaz naturel. Aujourd’hui, la Malaisie est reconnue comme l’un des premiers exportateurs mondiaux de semi- conducteurs, de climatiseurs, d’équipement audiovisuel et de produits à base des ressources naturelles du pays tels que les produits en caoutchouc (gants, fils, cathéters), à base d’huile de palme (savons, margarine, produits oléochimiques) et à base de bois (contre-plaqué, moulages, meubles).

Durant les deux dernières décennies, de 1971 à 1990, l’économie malaise a connu une croissance atteignant une moyenne de 6,7 % par an. Cette croissance a été particulièrement impressionnante au cours des cinq dernières années, de 1991 à 1995 avec un taux de croissance moyen de 8,7 %. En même temps, l’inflation a été maintenue entre 3 % et 4 % par an.

Vision 2020 de la Malaisie

La Malaisie aspire à devenir un pays pleinement développé d’ici l’an 2020.

Le gouvernement a établi les priorités et esquissé la voie à suivre pour le développement, afin de s’assurer que les objectifs de la Vision 2020 soient atteints.

Le secteur de la fabrication doit être le fer de lance de l’élan pour réaliser cette vision. Le défi étant que les secteurs privés et publics travaillent ensemble afin d’établir une solide base nationale d’entrepreneurs qui portera la nation en avant au cours du 21ème siècle. Les principales initiatives seraient de :

  • développer une base scientifique et technologique forte afin d’accroître la compétence et la compétitivité industrielles
  • développer une réserve de main-d’oeuvre qualifiée capable de gérer les nouvelles technologies naissantes
  • s'assurer que la protection et la défense de l’environnement sont incorporées dans le processus général de développement économique
  • développer une culture positive fondée sur l’intégrité, la discipline et l’assiduité afin de pourvoir à ce que les Malais recherchent : une haute productivité et un engagement envers la qualité.

La Malaisie est considérée comme très attrayante comme lieu d’implantation pour les opérations off shore par les investisseurs. Le World Cometitiveness Report publié par le World Economic Forum en 1995 à Genève, place la Malaisie au troisième rang des pays hors OCDE pour la force de son économie nationale, son ouverture internationale et sa stabilité politique.

Par ailleurs, l’index de compétitivité internationale établi par l’UBS place la Malaisie au second rang mondial des " pays les plus compétitifs de demain ".

L’environnement des affaires de Malaisie est mis en valeur par sa position stratégique au coeur de l’Asie du Sud-Est qui la place de manière à servir les marchés en développement de l’ASEAN et les marchés naissants de la Chine, des états indochinois et de Myanmar.

Participation aux capitaux propres

Les investissements étrangers dans le secteur de la fabrication ont été fortement encouragés par la politique libérale sur la participation aux capitaux propres, qui permet jusqu’à 100 % de capital étranger dans des projets qui exportent 80 % ou plus de leur production. Pour des projets qui exportent moins de 80 % de leur production, le taux de participation aux capitaux propres permis variera en fonction du pourcentage exporté.

Postes d’expatriés

Les expatriés sont bienvenus pour travailler dans le pays quand il y a un manque de Malais formés pour occuper ces postes. En outre, des postes-clés sont autorisés afin de sauvegarder les intérêts des investisseurs étrangers. Les postes-clés sont des postes qui peuvent être tenus de manière permanente par les expatriés.

Contrôle des changes

La réglementation du contrôle des changes a toujours été libérale en Malaisie. Tous les paiements à l’étranger, y compris le rapatriement de capitaux et la remise de bénéfices sont librement autorisés. De plus, l’accession de la Malaisie à l'article VIII des Statuts du Fonds Monétaire International garantit le libre transfert de fonds et le libre échange des monnaies.