Le démarrage de bonnes relations d’affaires entre Français et Coréens ne peut se faire sans l’établissement de la confiance. En effet, les Coréens bâtissent les relations entre individus sur une confiance synonyme d’engagement. D’où la nécessité impérative d’une connaissance approfondie de l'autre culture.

Les Français, jusqu’à il y a deux ou trois ans, se souciaient peu de savoir comment les Coréens concevaient les relations d’affaires, ce qui engendra nombre de malentendus et d’incompréhensions mutuelles.

Les Coréens ne comprenaient pas ces Français arrogants et sûrs d’eux, souvent plus préoccupés par le profit immédiat que par le développement à long terme de bonnes relations d’affaires.

La conséquence directe de l’insuffisante connaissance mutuelle des deux cultures est qu’elle a ralenti jusqu’à présent la constitution de relations d’affaires durables entre les deux pays.

Les Coréens sont un peuple accueillant et chaleureux, même s’ils demeurent réservés face aux occidentaux. Cette timidité s’efface rapidement à partir du moment où la confiance est installée. Une fois la confiance mutuelle consolidée, les Coréens seront des partenaires, collègues ou employés remarquables et dévoués.

Les Français, jouissant d’une aura liée à la culture et au luxe, sont en général bien perçus et appréciés mais pas toujours pris au sérieux. Le manque d’écoute et la manie de la rhétorique, notamment, rebutent souvent les Coréens. De plus, la France est davantage connue pour son industrie du luxe que pour ses technologies. Cependant cette image a changé, d’une part avec l’arrivée du TGV en Corée et d’autre part grâce aux hommes d’affaires français qui ont compris que la Corée pouvait être un marché d’opportunités en Asie, une plate-forme géographique, et que l’ouverture libérale depuis 1997 avait considérablement favorisé les investissements étrangers.

L’ouverture de la Corée a permis aux Coréens de voyager librement dans le monde entier, satisfaisant ainsi leur soif de connaissance. La société coréenne est entrée dans une période de mutation qui modifie petit à petit le comportement des Coréens. Une plus grande liberté d’expression, une démocratisation en marche, l’émergence d’une jeunesse moins attachée aux traditions, désireuse de profiter des richesses accumulées par ses aînés, connectée en permanence à Internet, remettent en cause les valeurs traditionnelles liées au confucianisme qui ont façonné les entreprises coréennes : le respect des aînés, l’appartenance communautaire, l’esprit d’équipe, la confiance, le sens de l’effort personnel, la volonté d’accomplissement, l’autodiscipline.

Toutefois, l’harmonie et l’équilibre sont des éléments essentiels dans les relations d’affaires, même s’il existe des rapports de force. L’objectif de toute relation est de parvenir à un accord qui permette aux deux parties d’évoluer harmonieusement dans un environnement en mouvement, avec une capacité d'adaptation permanente.

C’est au prix de l’apprentissage de l’autre culture que les hommes d’affaires français et coréens constitueront des relations d’affaires solides et durables sur des bases élargies.

Par Béatrice ALBA
Consultant chez Unilangues