TENNIS, BILLARD ET ....CAMEMBERT
Auteur : Groupe Abzac
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" Le salaire moyen d’un ouvrier tchèque est d’environ 1 200 francs par mois, celui d’un professeur ne dépasse pas 1 500 francs. Les revenus d’un expatrié sont naturellement beaucoup plus élevés. Ce qui lui permet d’acheter des produits importés et de vivre dans des conditions comparables à celles des pays occidentaux. Le plus gros problème est de gérer au quotidien cette sélection par l’argent. Il faut faire attention de ne pas vexer les gens. C’est parfois extrêmement délicat. " Cédric Ardin n’est pas, à proprement parler, un " bleu " de l’expatriation. Ce technicien supérieur du Groupe Abzac a déjà vécu quelques années à l’étranger, en Espagne précisément, pour mettre en place une gestion de production adaptée aux exigences du groupe. Mais cette première expérience est difficilement transposable en République Tchèque, où le jeune technicien est installé depuis quelques mois. Les décalages économique et culturel sont ici beaucoup plus important qu’il ne l’était à Barcelone et Cédric Ardin ne cache pas que l’adaptation y est plus difficile. Cela dit, le numéro deux de " Chesky Abzac " a mis tous les atouts de son côté avant d’inviter sa femme à le rejoindre près d’Austerlitz, au centre du pays.

Son premier contact avec la République Tchèque remonte à l’été 1996. Il s’agissait de valider le choix du bâtiment retenu pour l’implantation de l’usine Abzac. Un voyage éclair, effectué en avion, qui lui permet, dans un premier temps, de prendre la température du pays. " J’ai tout de suite noté un retard général, l’état délabré de la plupart des infrastructures industrielles. " En novembre de la même année, le technicien passe aux choses sérieuses. Il s’agit alors de sécuriser l’adduction d’eau, l’alimentation électrique et de monter les machines fabriquées en France. " La culture industrielle est très différente de la nôtre. Le travail est très morcelé. Pour installer un branchement électrique, ils viennent à quatre : le premier dénude les fils, le second s’occupe des cosses, le troisième effectue le branchement et le quatrième regarde les trois autres. Ce qui pose des problèmes de productivité et montre les lacunes du système en termes de polyvalence. Il y a des usines qui tournent encore avec cinq cents salariés alors que cinquante personnes suffiraient. " Le responsable technique ne se décourage pas pour autant et poursuit son objectif : former une équipe performante et motivée dans un " microclimat de travail ". Le principal écueil reste la langue, " on se débrouille un peu en allemand, mais la plupart du temps un interprète est nécessaire. " Le Groupe Abzac dispose toutefois d’un atout majeur : les salaires proposés. " Notre gérant est payé trois fois plus cher qu’un ingénieur en fin de carrière. "

Côté mode de vie, les choses se passent plutôt bien. " Avec de l’argent on trouve à peu près ce que l’on veut. J’ai accès à un tennis à l’année et je peux, si je le souhaite, jouer au billard, au bowling, à condition de payer le tarif réservé aux étrangers. Il y a un supermarché à Brno, où l’on trouve la plupart des denrées alimentaires importées, de France ou d’Allemagne. Le camembert est un peu cher, 20 francs, mais on en trouve sur les étals. Il y a des restaurants à tous les prix, dans une fourchette comprise entre 8 et 200 francs. "

Salarié déplacé durant huit mois, Cédric Ardin a adopté le statut d’expatrié en juin 1997. Le Groupe Abzac a, pour cela, fait appel à une société off-shore, basée à Gernesez, pour prendre en charge son contrat de travail et limiter les charges sociales afférentes à son salaire. De son côté le technicien a souscrit une assurance maladie privée, auprès des AGF, qui le rembourse à 100 % en frais réels et lui assure une garantie rapatriement en cas de pépin. Sa retraite, assortie d’une complémentaire, est prise en charge par la CRE (Caisse Retraite des Expatriés). " Au niveau fiscal il m’a fallu mettre les choses à plat avant de partir. Il faut en effet un quitus de l’administration qui couvre la dernière période passée en France, au mois près. "

En fait, ce que le jeune technicien redoutait le plus avant de plier définitivement ses bagages ne le concernait pas directement, mais plutôt son foyer. " J’espère que ma femme va trouver une activité après avoir appris la langue, en donnant, par exemple des cours de français. Je compte aussi sur les communautés belge et française installées sur place. Elles sont bien représentées en République Tchèque. "

Cédric Ardin
Conseiller Technique
Groupe Abzac