UNE SITUATION STRATÉGIQUE AU COEUR DE LA BALTIQUE
Auteur : Centre Franco-Suédois du Commerce Extérieur
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La Suède est devenue de plus en plus attractive pour les sociétés étrangères ces dernières années, comme en témoignent des flux croissants d'investissements de l'étranger. Cette évolution tient en partie à la situation géographique stratégique de ce pays, au coeur de la région baltique.

La Baltique, un gisement d'opportunités.

Une pause d'un demi-siècle dans le processus millénaire d'intégration de la région de la mer baltique a pris fin. La rapide restructuration des anciennes économies communistes a fait naître une multitude d'opportunités pour les entreprises, comme en témoignent les taux élevés de croissance économique, l'intensification des échanges commerciaux et l'afflux des investissements étrangers dans la région. Première puissance économique de la Baltique, la Suède est stratégiquement bien placée pour les entreprises qui veulent étendre leurs activités vers l'Est.

La Suède attractive.

En 1995, la Suède a été le cinquième pays destinataire d'investissements directs étrangers (IDE) dans le monde. Aucun autre pays n'a reçu une part aussi importante d'IDE par habitant. Au cours des cinq premières années, le nombre de sociétés étrangères en Suède a augmenté de 30 %, passant de 2.600 à 3.300. L'attraction grandissante de la Suède est due à l'évolution économique autant qu'aux changements politiques. Dans le domaine de la législation, quelques-uns des changements les plus significatifs ont été :

  • l'abolition du contrôle des changes et des restrictions aux acquisitions de sociétés suédoises par des étrangers
  • la libération de divers secteurs tels que les services financiers, les télécommunications, les transports publics, la production et la distribution d'électricité
  • la réduction à 28 % du taux nominal de l'impôt sur les sociétés
  • l'entrée de la Suède dans l'Union Européenne, qui lui donne accès à un marché de 370 millions de consommateurs

La fiscalité.

Avec la Norvège et la Finlande, la Suède a le taux d'imposition le plus bas de l'Europe pour les sociétés, 28 %. C'est là un argument de poids pour les investisseurs étrangers.

Le montant des dividendes qu'une société suédoise peut transférer aux détenteurs de parts n'est pas limité. La Suède ne pratique aucune restriction ou contrôle en matière de changes.

La réglementation de la taxe sur la valeur ajoutée est harmonisée avec les directives européennes. La TVA est de 25 % sur les ventes de biens et services. Un taux réduit de 12 % s’applique aux produits alimentaires, aux services hôteliers et à certains autres services.

Les revenus de capitaux, notamment les intérêts perçus, les dividendes d'actions, les plus-values et moins-values de cession d'actions, d'obligations, d'immeubles, sont soumis à un impôt d'état uniforme de 30 %, indépendamment des autres revenus du contribuable.

Le fisc suédois est relativement peu bureaucratique. L'administration nationale des impôts assure la supervision et la responsabilité globale du système fiscal. Chacun des 23 départements suédois a un service des impôts qui gère la taxation dans sa circonscription.

Aides financières

Des aides régionales peuvent être consenties aux sociétés, suédoises ou étrangères, qui s'établissent ou s'agrandissent dans les zones prioritaires. La nature et le montant des subventions dépendent de l'implantation choisie : zone prioritaire 1, zone 2, ou zone prioritaire temporaire. Des aides sont prévues pour les dépenses d'équipement, les investissements incorporels, le recrutement de personnel, mais aussi sous la forme de réduction des charges sociales et des frais de transport.

La zone 1 est située pour l’essentiel dans l’intérieur et le nord de la Suède, une région très étendue mais assez peu peuplée où le chômage est élevé par suite de l’automatisation des activités locales telles que la sylviculture et les mines.

Des subventions peuvent être octroyées à hauteur de 40 % des dépenses d’investissement aux sociétés de moins de 500 salariés, et à hauteur de 35 % aux sociétés plus grandes. Le total des aides, prêts et subventions, ne peut dépasser 70 %.

La zone 2 couvre les régions côtières du nord et la région intérieure de l’ouest, avec les départements du Värmland et de Dalécarlie. Les aides sont généralement plafonnées à 20 % mais peuvent être portées à 50 % par des prêts.

Les zones prioritaires temporaires sont disséminées du nord au sud, principalement le long de la côte est. Les aides généralement disponibles sont les mêmes que dans la zone 2.

Salaires et charges salariales

Les salaires suédois, généralement compétitifs par rapport aux autres pays d’Europe du Nord, présentent quelques particularités exceptionnelles à bien des égards. Les rémunérations des ouvriers qualifiés, des techniciens et ingénieurs et des cadres supérieurs sont souvent relativement modestes.

Le système très complet d’assurance sociale suédois comprend les retraites, les services de santé, l’indemnisation du chômage et de l’invalidité, des allocations parentales et diverses prestations pour les enfants et les jeunes. La protection sociale est financée principalement par des cotisations patronales, qui s’élèvent au total à 33 % du salaire. Les employeurs versent en plus 6 à 8 % du salaire au titre des plans de retraites complémentaires prévus par les conventions collectives.

Réduction des charges sociales

A l’exception de certains secteurs d’activité et zones géographiques, les cotisations sociales peuvent être réduites de 10 % dans les zones 1 et 2 jusqu’en 2000. Les industries de base (mines et sidérurgie, papier et pâte) n’ont pas droit à cette réduction.

Aides à l’emploi

Les projets qui créent des emplois nouveaux permanents, peuvent bénéficier de subventions pour les charges salariales. Ces subventions sont maximales pour la première année et sont progressivement réduites sur les 5 années suivantes.

Démarches et formalités

Les formalités de demande de subventions, prêts et autres aides sont relativement simples. La plupart des décisions concernant les aides régionales sont prises soit par la préfecture, soit par le service de promotion de l’investissement de l’administration locale. L’ISA peut fournir assistance et conseils pendant la phase initiale.

Création d’une entreprise

Implanter une entreprise en Suède est une opération relativement simple et peu onéreuse. Réglementations, dispositions légales et formalités sont clairement définies et la marche à suivre bien balisée. Les participations étrangères dans les sociétés et l’accession à la propriété ne sont soumises à aucune restriction.

Les formes juridiques les plus courantes pour une entreprise étrangère sont la société anonyme ou la succursale. Dans la phase initiale, un bureau de représentation peut être une solution quand l’activité ne comporte ni vente ni facturation.

Une société anonyme (aktiebolag) peut être fondée par une ou plusieurs personnes physiques ou morales. Le capital social minimal est de 100 000 SEK. La responsabilité des actionnaires est limitée au capital investi. Une fois enregistrée auprès de l’Office des brevets et de l’enregistrement (PRV), la société devient une entité juridique.

Une succursale n’a ni capital social ni conseil d’administration. Elle n’est pas considérée comme une entité juridique propre mais comme une partie intégrante de la société étrangère à laquelle elle appartient. Elle est régie par les lois et réglementations suédoises.

La succursale d’une société étrangère paie l’impôt sur les bénéfices en Suède. Les bénéfices transférés à la société mère étrangère ne sont pas imposés en Suède.

Pour plus de précisions, nous renvoyons aux publications de l’ISA, Investor’s Guide et Establishing a Business in Sweden.

Tomas Felbom
Ancien Directeur
Centre Franco-Suédois du Commerce Extérieur