" Rien n’est plus simple pour un Français que de travailler
dans une entreprise anglaise. Il n’y a pas besoin de permis de travail,
il suffit tout simplement d’avoir des papiers d’identité en
règle. On vous donne très rapidement un numéro de Sécurité
sociale et le tour est joué ". Installée au sud de l’Angleterre
depuis quelques mois, Laurence Robin est presque étonnée de la facilité
avec laquelle elle a réussi son implantation à Ashford pour le compte
de la société Info-Elec Ltd. Elle a d’ores et déjà
noué d’excellentes relations professionnelles et vient de trouver
un appartement à sa convenance à quelques miles de son lieu de travail.
" Je suis arrivée en Angleterre au printemps 1997 " précise-t-elle
" après quelques mois au siège parisien de la maison, l’ouverture
d’Info-Elec Ltd était pour moi l’occasion d’occuper
un emploi stable et je n’ai pas hésité une seconde lorsque
l’on m’a proposé de partir. " La jeune femme, célibataire,
avait à son avantage de solides bases dans la langue de Shakespaere.
Il lui fallait toutefois réorganiser sa vie privée en même
temps que sa vie professionnelle. Prudente, elle a tout d’abord loué
une chambre chez l’habitant. " C’est une pratique courante
en Angleterre, on appelle ça les bedsits. On dispose d’une chambre
individuelle, mais la cuisine est commune, ce qui permet de faire plus ample
connaissance avec la famille d’accueil. Ce n’est pas très
cher et on part quand on veut. La dame chez qui j’étais était
très gentille et m’a beaucoup aidée pour mes premières
démarches, non que ce soit difficile, mais il faut se familiariser avec
certaines habitudes, comme celle de choisir son médecin. Ce séjour
m’a permis de prendre mon temps pour louer un appartement et c’est
une bonne chose parce qu’il ne faut pas se tromper : les contrats de location
sont au minimum de six mois et les propriétaires sont très exigeants.
" Ils sont également très protégés puisqu’une
visite d’inspection est autorisée par la loi toutes les huit semaines,
afin de vérifier si l’appartement et le jardin sont bien entretenus.
"
Côté professionnel, Laurence Robin, qui partage son temps entre
l’association "La France libre d’entreprendre" et Info-Elec
apprécie la simplicité des procédures en vigueur de l’autre
côté du Channel. " La fiche de paie comporte trois lignes.
L’une est consacrée à l’assurance sociale, la deuxième
à la retraite et la troisième à l’impôt sur
le revenu. L’impôt est en effet directement prélevé
sur le salaire, ce qui évite tous les problèmes que l’on
connaît en France. "
Autre particularité anglaise, le montant des cotisations retraite, baptisé
"pension found", fait l’objet d’une négociation
entre le salarié, l’employeur et la compagnie choisie. C’est
cette compagnie qui gère vos fonds de pension en les investissant. Son
choix est donc important. L’ensemble de ces cotisations (national insurance,
pension found et income tax) représente environ 20 % du salaire.
Les relations professionnelles sont également plus simples et plus décontractées
en Angleterre qu’elles ne le sont en France. " Les Anglais sont plus
courtois et moins alambiqués dans leur correspondance ", remarque
la jeune femme qui, en bonne secrétaire, précise au passage que
l’adresse et la signature se placent à gauche. " J’ai
compris très vite que les rapports étaient différents,
lorsqu’un client m’a signalé après deux ou trois échanges
qu’il fallait l’appeler par son prénom et utiliser une formule
de politesse moins distante que " your faithfully. " Depuis je lui
donne du Dear David et j’utilise " your sincerly ", qui marque
plus de proximité. De manière générale, les Anglais
ont un contact de travail plus direct et plus solide et je dois avouer que je
trouve cela plus agréable. "
Cette décontraction se retrouve d’ailleurs en dehors des heures
de travail puisque les collaborateurs d’une même entreprise se retrouvent
facilement au pub au terme de leur journée de travail. " Il est
vrai que la journée se termine plus tôt qu’en France, en
général à 17 heures, la pause déjeuner est, en revanche,
plus courte et l’on mange le plus souvent un sandwich sur le pouce. "
Laurence Robin ne cache pas qu’elle apprécie l’ambiance des
country pubs du Kent, particulièrement chaleureuse, où les Anglais
prennent de plus en plus l’habitude de dîner. Elle s’y rend
régulièrement, au volant de sa voiture française, dont
la seule faiblesse est d’avoir le volant du mauvais côté.
Laurence Robin
Assistante de Direction
Info-Elec Limited