CAPITAL MINIMAL : UNE LIVRE STERLING
Auteur : Info-Elec Limited
Contact :

" Essayez de faire courir Marie-José Perec avec un sac sur le dos, il n’est pas certain qu’elle sera première à l’arrivée. " Olivier Cadic a le sens de la formule... et celui des affaires. Volontaire et combatif, le PDG d’Info-Elec fait partie de ces jeunes dirigeants " positifs ", à l’affût de solutions nouvelles pour développer leur entreprise, dans les meilleures conditions. Jugeant le poids des charges trop lourd en France, il a décidé de transférer une partie de ses activités en Angleterre. Ce premier essai se révèle concluant au-delà de toute espérance. Séduit par la souplesse du système britannique, il entend poursuivre le déménagement de son entreprise et se pose désormais en militant inconditionnel de l’expatriation Outre-Manche...

Info-Elec est une PME high-tech, spécialisée dans la gravure laser de films, destinés à la fabrication de circuits imprimés, qui fournit les grands noms de l’électronique en France, tels Dassault Aviation, Alcatel, Matra ou Aérospatiale. Installée à Paris depuis sa création, l’entreprise était confrontée ces dernières années à une concurrence de plus en plus âpre, qui réduisait dangereusement ses marges. " Il me fallait trouver une solution sans avoir recours au dumping " explique le jeune PDG de 35 ans. " C’est en discutant avec un client, expert-comptable, que j’ai compris les avantages offerts par le système anglais, beaucoup moins gourmand en charges sociales et en impôts sur les bénéfices. Une première simulation m’a convaincu du bien-fondé de l’initiative. Toutes choses égales, si je déplaçais ma société en Angleterre, je pouvais tabler sur 1,5 millions de francs en bénéfices après impôt, contre 400 000 francs en France. " De fait l’impôt sur les sociétés se révèle nettement inférieur au Royaume-Uni pour les PME puisqu’il est limité à 23 % jusqu’à 2,4 millions de francs de bénéfices, alors qu’il s’élève à 36,3 % en France dès le premier franc.

Fort de cet argument, Olivier Cadic décide en 1996 de déplacer une partie de ses effectifs en Angleterre. " Nous avons démarré en créant une filiale à 100 %, Info-Elec Limited. Les formalités sont extrêmement simples. Il n’y a pas de capital minimal exigé, une livre sterling suffit, pas d’objet social, pas de nombre d’actionnaires obligatoire et pour 3 000 francs un expert réalise l’ensemble du montage. Quatre formulaires, quatre signatures et la société est fondée. C’est d’une simplicité biblique ". Info-Elec a choisi Ashford, le premier arrêt de l’Eurostar, pour implanter ses bureaux. Les prix de location se négocient au " pied carré ", l’unité de surface utilisée en Angleterre, sur laquelle est également calculé le " business rate ", l’équivalent de la taxe professionnelle. " Il y a, bien sûr, des lois sociales, mais la législation est beaucoup plus souple sur les deux premières années ", poursuit Olivier Cadic, " si vous faites de mauvaises affaires, vous pouvez licencier. "

Info-Elec ne se plaçait naturellement pas dans cette perspective puisqu’il s’agissait d’un transfert d’activité existante. Les cinq premiers salariés de l’entreprise, sur vingt-cinq personnes au total, se sont donc installés à Ashford et ont signé des contrats de travail britanniques. Des contrats comparables à ceux dont ils bénéficiaient en France, à l’exception de certaines dispositions sociales. " Le système de retraite est un système par capitalisation et il faut souscrire une assurance privée pour être complètement couvert. En fait cela correspond à une mutuelle en France. Et les cotisations sont comparables, environ 4 000 francs par an. " Info-Elec souhaite maintenant déplacer l’ensemble de ses services, commerciaux et administratifs, en Angleterre. Seule la production restera à Paris pour assurer une proximité maximale avec la clientèle. " Nous avons adopté un système de communication en temps réel intranet qui fonctionne parfaitement. "

La réussite de cette expérience, Olivier Cadic tient à la faire partager. L’excès de charges en France est, selon lui, en passe d’asphyxier de nombreuses PME, notamment dans le domaine de l’électronique. C’est pourquoi il a créé l’association " La France libre d’entreprendre " qui conseille les chefs d’entreprises désireux de " baisser tout seuls leurs impôts " en s’installant en Grande-Bretagne.

Une vingtaine de sociétés a déjà franchi le pas et les demandes de renseignements sont chaque mois un peu plus nombreuses. " J’ai envie de dire aux chefs d’entreprises : arrêtez d’être négatifs, les solutions existent. Bougez. "

Olivier Cadic
Président Directeur Général
Info-Elec Limited